Né en France, Hubert de Ravinel y fait ses études en droit puis en sciences politiques. Après son service militaire et ne se sentant pas prêt à embrasser tout de suite une carrière professionnelle, il rejoint les Petits Frères des Pauvres à Paris et partage l’idéal du fondateur de notre Association, Armand Marquiset.
Puis il quitte la France pour seconder le fondateur de l’antenne des Petits Frères des Pauvres à Chicago durant 2 ans.
Il arrive ensuite à Montréal en 1962. C’est là qu’il cofonde « Les petits frères des pauvres du Québec » dont il sera le directeur jusqu’en 1977.
« Lorsque Hubert de Ravinel a cofondé « Les petits frères des pauvres », nom que l’organisme revêtait au moment de sa fondation, la Révolution tranquille battait son plein au Québec. Les yeux étaient résolument tournés vers l’avenir, mais beaucoup moins sur les personnes âgées, désignées comme « vieillards » à l’époque. », notent Caroline Sauriol, Directrice générale de la Fondation des Petits Frères et Martin Goyette, Directeur général de la Corporation des Petits Frères dans un texte d’hommage.
Installés dans une ancienne maison de chambres rue Bleury à Montréal, les Petits Frères du Québec accueillent des personnes âgées et de jeunes bénévoles pour des activités collectives, des moments de partages… Comme Hubert de Ravinel le décrit pour Radio Canada en novembre 1970 : « on fête, on se retrouve, on se raconte notre semaine, on prend un repas, on boit aussi, et puis on essaie de vivre d’une façon jeune et surtout de se redécouvrir au-delà d’une vie quotidienne qui nous sépare souvent ».
Aujourd’hui, les Petits Frères des Pauvres du Québec comptent plus de 2500 bénévoles répartis à travers toute la province et perpétuent l’engagement d’Hubert de Ravinel. « À ces personnes du grand âge qui répondent souvent qu’elles n’ont besoin de rien, qu’il n’y a plus qu’à attendre que le temps passe et qu’il ne leur appartient plus de rêver, Hubert de Ravinel a dit : « Vous comptez à nos yeux, votre vie et vos rêves ont encore de l’importance, et nous serons avec vous jusqu’au bout de la vie. » C’est donc armé de ses fleurs et son indéfectible détermination qu’Hubert de Ravinel a mené cette « révolution » dans la considération et le traitement de celles et ceux à qui nous sommes tant redevables, les personnes aînées. », estiment Caroline Sauriol et Martin Goyette.
Un vif intérêt pour nos aînés et le vieillissement
En plus de ses missions au sein de l’Association, Hubert de Ravinel s’intéresse particulièrement au vieillissement. Il va d’ailleurs enseigner la gérontologie aux niveaux universitaire et collégial de 1977 à 1998. Il sera également membre fondateur de l’Association québécoise de gérontologie.
Il publie aussi plusieurs ouvrages sur le vieillissement et participe ou anime de nombreuses émissions de radio et de télévision sur ce sujet. Il va même tenir une chronique hebdomadaire dans le quotidien La Presse.
Côté vie personnelle, il se marie en 1974 avec Claire dont il aura deux filles Catherine et Anne, qui le combleront de joie avec cinq petits-enfants.
Tous ces mérites lui ont valu une forte reconnaissance au Québec et en France. En 1995, il est nommé Chevalier de l’Ordre de la Pléiade puis chevalier de l’Ordre national du Québec en 2002. Enfin, en 2012, au nom du Président de la République française, il est fait Chevalier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur.
Il s’éteint à Montréal le 14 février 2022 à l’âge de 88 ans.
Crédit photo : Christine Bourgier, photographe
On essaie de vivre d’une façon jeune et surtout de se redécouvrir au-delà d’une vie quotidienne qui nous sépare souvent.
Hubert de Ravinel