« Je suis fils d’ébéniste et j’ai encore le souvenir de l’odeur des copeaux de bois dans l’atelier de mon père. », disait René-Jean Caillette.
Après avoir passé son enfance dans l’atelier de son père, il étudie à l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués dont il sort major de promotion. René-Jean Caillette poursuit ensuite sa formation dans les ateliers du faubourg Saint-Antoine pour y perfectionner son savoir-faire d’ébéniste.
Dans un contexte d’après-guerre, il est l’un des premiers à s’intéresser à la construction et la production des meubles en série : une idée de génie alors que le besoin de reconstruction est très fort. Avec Marcel Gascoin et Michel Mortier, il fonde l’Association des Créateurs de Mobilier de Série (ACMS) en 1953.
S’il travaille d’abord sur du chêne (très utilisé à l’époque), il expérimente ensuite de nouveaux matériaux comme le contreplaqué, l’inox, le rotin, le plastique, les cuirs ou le capitonnage puis le verre. Il crée notamment la chaise Diamant, considérée comme l’un des plus beaux modèles de l’époque, met au point un canapé-lit qui devient un modèle phare de la marque Steiner et travaille aussi de jolis luminaires avec la marque Disderot.
En bref, il aura profondément marqué l’histoire du design par sa volonté de proposer de beaux meubles de créateurs accessibles à tous.
À ses heures perdues, René-Jean aime peindre et dessiner dans son atelier à Sens (77) où il possède une maison secondaire.
Un homme généreux qui organise sa transmission
Au-delà de son travail dans lequel il s’accomplit totalement, René-Jean est aussi un homme généreux qui fut longtemps donateur pour les Petits Frères des Pauvres. Il choisit ensuite de nous nommer légataires universels et organise sa transmission en ce sens.
Ainsi, à son décès en 2004 à Sens, notre Association hérite de son appartement parisien meublé par ses créations, de son corps de ferme à Sens et des droits d’auteur et d’exploitation de ses œuvres. En effet, en tant que designer de meubles, il nous cédait ainsi l’autorisation d’exploiter ses dessins pour la réédition future de meubles.
« Nous avons organisé une belle vente aux enchères en 2006 chez Tajan avec son mobilier qui composait une grande partie de son appartement parisien et maintenant, en tant que détenteur de ses droits d’auteur, nous sommes contactés par de grandes maisons de fabricants et de design de meubles pour réaliser des rééditions. Nous avons signé un partenariat avec une de ces maisons et nous touchons des royalties sur la vente des meubles réédités. Aujourd’hui encore, nous continuons de valoriser sa mémoire pour que son style, son œuvre et ses créations perdurent et soient présents chez des particuliers ou dans des hôtels aux quatre coins du monde. Nous nous préoccupons de sa mémoire et de son œuvre comme si nous étions ses enfants ! », détaille Christophe Scheire, Responsable des dons en nature chez les Petits Frères des Pauvres.
Nous nous préoccupons de sa mémoire et de son œuvre comme si nous étions ses enfants !
Christophe Scheire, responsable des dons en nature chez les Petits Frères des Pauvres